Le Moulin du Maugré (Voir aussi la rubrique sur le Maugré)
Situé non loin du centre du village, à une altitude de 50 mètres, ce moulin à vent de forme circulaire, datant du 19e siècle, prend place à l’arrière d’un domaine (ferme et dépendances) semi-clôturé. Il a perdu ses ailes depuis longtemps, mais reste le témoin des événements tragiques qui ont défrayé la chronique locale vers 1840-1850. Même démantelé, il constitue ainsi un des plus « prestigieux » vestiges de l’histoire du Maugré, puisqu’il en fut le principal théâtre. Les contacts de la population avec les meuniers étaient fréquents à l’époque, car tous montaient au moulin avec le grain récolté. Traditionnellement, les meuniers figuraient parmi les plus instruits des paysans ; ils donnaient des conseils, rédigeaient des missives, etc…, leurs avis empêchant souvent de recourir à la justice civile. En 1846, les locataires du moulin - Isabelle DELMER (veuve MONNIEZ) et son fils Frédéric - refusent l’augmentation du prix du fermage réclamé par le propriétaire - le prince de LIGNE - à l’occasion du renouvellement du bail. Les discussions s’enveniment pendant deux ans, mais ils se voient finalement contraints de quitter leur demeure. Le bail est alors repris par des Péruwelziens (J-B LEROY et Séraphin POURCELET) ; les nouveaux meuniers rencontrent aussitôt les pires ennuis : des actes de « mauvais gré » se succèdent. Le soir du 3 mars 1849, POURCELET, alors qu’il se trouve à Grand Camp en direction de Péruwelz, reçoit une décharge de plombs dans le dos : le Maugré avait frappé ! Les soupçons se portent immédiatement sur Louis-Joseph LACQUEMENT, dit « le curé des pourcheaux » en relation avec le fait qu’il récitait des oremus en saignant les cochons chez les particuliers qui faisaient appel à ses services. Il avait déjà été condamné à de nombreuses reprises pour braconnage et avait d’ailleurs déjà été soupçonné d’avoir abattu à bout portant Paul DAMBRAIN en 1844(1). Déclaré coupable par la Cour d’assises de Mons, et vu le rejet du pourvoi en Cassation, il fut guillotiné sur le marais de Maubray le 19 février 1850. |
(1) Lettre adressée le 4 janvier 1844 par Madame Paul DAMBRAIN au bourgmestre de Maubray Louis QUIEVY.
Cette lettre traduit bien la crainte et l’angoisse dans lesquelles certaines personnes pouvaient vivre au moment où sévissait le Maugré :
Cette lettre était signée par Madame Paul Dambrain, 26 ans. Neuf jours après la rédaction de cette missive, soit le 13/01/1844, Paul DAMBRAIN était abattu d’un coup de fusil au coin de son feu. Il était père de six enfants et bientôt d’un septième !
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