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L’armistice du 11 novembre 1918 mettait
fin à quatre années de guerre au cours desquelles les
Maubraisiens subirent, en plus des privations, de pénibles
épreuves : soldats morts au champ d’honneur, civils tués lors
des bombardements, victimes de déportation. Au cours des
premières années qui suivirent cette libération, aucune
structure tangible ne permettait d’aller se recueillir en leur
mémoire, de sorte que le désir de leur dresser un monument s’est
progressivement fait jour, mais le projet avancé rencontra
apparemment quelques vicissitudes. Il a fallu que Jean-Baptiste
DUGAUQUIER s’installe dans le fauteuil de bourgmestre, en 1921,
pour que les choses bougent. Sa famille offrit
« gracieusement », à titre privé, un terrain sur lequel le
monument fut finalement érigé, en 1924, à la rue de la gare, où
il trône encore aujourd’hui.

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Des noms figurent sur les quatre faces de sa
partie inférieure ; on y trouve même sur la face principale les noms
de deux soldats français.
Côté face |
Côté Gauche |
Face Arrière |
Côté Droit |
(1914-18)
Soldats belges :
DELLETTRE Eugène
DELPORTE Joseph HOTTELARD Edouard MOLLET Léon VAN
HERZEELE Gaston VICO Emile
Soldats français : LIEGEOIS
André PLARD J-Bte |
Victimes du bombardement (14-18) :
DEGALLAIX Victor DUJARDIN Louis HELLIN Joseph
VICO Marie 1940-45 :
PLANCHON Lucienne CROMBEZ J-Bte
MONTEGNIES Pauline LECLERCQ Marie |
Combattants 14-18 décédés (N.B.- Après la guerre) :
DUMONT L : 1937 HAUTEM L : 1938
HANOT L : 1948 QUINTARD Jules : 1952 REAL Alfred :
1952 BLANGENOIS Clément : 1953 DEMAIRE Henri : 1953
DONNEZ Noël : 1953 MOLLET Oscar : 1959 |
(1914-18) Déportés : ANDERLET Louis
HELLIN Clément MATHE Eugène DETOURNAY
Evacués :
FAUVAUX Joseph LEPOIX Julien LUCAS Alfred
VICART Arthur VANHOVE Narcisse |
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Après la guerre 1940-45, une plaque y fut
adjointe ; elle reprend les noms des victimes de ce dernier
conflit mondial :
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Captivité : LEROY Julien; HELLIN
Joseph,
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Camp d’honneur : HELLIN Maurice;
MARTINAGE Jules; PONDEVILLE Edmond; QUINTARD Albéric,
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Déportation : VICO Henri ; LEKEUCHE
Robert.
N.B.- Cette plaque
présente un anachronisme : QUINTARD Albéric n’est pas une
victime de la dernière guerre mais de la précédente. On peut
donc penser que son nom a été omis lors de l’érection du
monument et que l’erreur a donc été réparée a posteriori.
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Pendant plusieurs décennies, lors des
manifestations patriotiques annuelles des 21/07 et 11/11 les
autorités communales, les enfants des écoles, les fanfares, les
anciens prisonniers et combattants et de nombreux habitants du
village se rendaient nombreux au monument, en cortège, après
l’office religieux, afin de rendre hommage aux disparus.
« L’appel aux morts » était prononcé par le président de
l’association des anciens prisonniers et combattants. A présent,
il faut bien constater que le sentiment patriotique s’est
quelque peu émoussé…
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- Une anecdote : il faut savoir que c’est en
1923 que le climat social a commencé à se détériorer au sein du
village suite à la scission en deux groupes de la seule fanfare
existante, consécutive à une querelle d’ordre familial. Cette
division en deux phalanges (« fanfare royale » d’une part ;
« fanfare l’union » d’autre part) perdura pendant plusieurs
décennies. Il se fait que la famille DUGAUQUIER était ardente
sympathisante de la fanfare l’union; celle-ci a toujours
considéré que, de ce fait, le monument était sa chasse gardée (à
juste titre ou pas ?). La guerre 1940-45 n’a pas apaisé cette
animosité; ainsi, le 11 novembre 1946, après la cérémonie à
l’église, un cortège partit vers le monument aux morts ; à
mi-chemin, soit à hauteur de la rue des sables, la fanfare
royale le quitta subitement pour se diriger vers le cimetière,
tandis que la fanfare l’union, prenant la tête du défilé,
poursuivit l’itinéraire normal. Le monument aux morts
cristallisait donc encore le symbole des mésententes des années
d’avant-guerre ! Il n’y eut – et c’est heureux - pas de
récidive.
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