LE PONT DES IMBECILES
Il est toujours difficile de modifier, voire de simplement contrarier
les habitudes des gens, surtout en matière de circulation routière.
Il existait à l’époque, distants de quelques centaines de mètres, deux
passages à niveau, numérotés 26 et 27, aujourd’hui disparus. L’un de
ceux-ci franchissait la ligne de chemin de fer en un biais de 45° et
nous supposons que, comme beaucoup de ces traversées de campagne
utilisées surtout par les fermiers, il ne devait pas être gardé.
L’administration – peut-être le Chemin de fer ou un ministère – décida
de les remplacer par un pont. Oui mais… par voie de conséquence, la
voirie devait être aussi adaptée et les chemins campagnards déviés vers
le pont.
Au lendemain de la première guerre mondiale, cette règle s’est une fois
de plus confirmée qui a valu à un pont de chemin de fer, le seul de la
section Maubray-Callenelle (sur la ligne 78 Mons-Tournai), l’appellation
irrévérencieuse de la part des riverains de « Pont des imbéciles ».
Croyez-vous que « les gens du coin » applaudirent à l’aspect
« sécurité » de ce pont ? Au contraire, ce fut un beau tollé populaire,
et des détours de centaines de mètres allongeant de part et d’autre de
l’ouvrage nouveau les anciens itinéraires lui valurent le titre peu
glorieux qu’il a conservé de nos jours de « Pont des imbéciles », titre
entré désormais dans le folklore.
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